L- Hot /V . Suite des Pj^èces dit Pone^ feuille de D A NJ RAIGVE s. N.® I I L DES FILS LÉGITIMES. Mêmc Sernient préalable que pour la Société des Amis de (Ordre. Texte, y ^ A néceflîté d^’oppofer un bouclier formidable aux^ Jacobins n’eft pas le 4eul but qu’on ait eu en vue ,, en formant une fociété des amis de l’ordre & enne> mis des anarchifteâ , qui éloigne toutes les diHinâions^ de parti® ^ réunilTe contre iVnnemi corhmun les^ ftablc. La majorité parmi ceux-ci; penfe que ce gouver- nement ftable , le feul qui puille ^^ai^ener la ^aix , le feul qui convienne à la France ,, eelur qui eft aujour-- nement ftable , le feul qui puillé feul qui convienne à la France ^ eelu d'hui le vœu de la malTe de f&s habitans , c’eif la' IUENEWBEK&Ï UBRARï^ ( 1 ) monarchIe,ayaiitpour chefle roi légitime Louis XVIIL Pour PétabliP'ement'de l’ordre , ceux qui feront reunis comme fes amis font de leurs opinions poli- tiques un facrifice néceffaire , afin de combattre ei. *orce les -anarchiftes. Les royaliftes , de leur côté ont , pour affurer la reftauration du trône , les fa^ orifices néceffaires des nuances qui les différencient. Ils forment à cet effet une affociation .tirée du fein de la fqciété mère des amis de l’ordre , & qui efface toutes les dénominations d’impartiaux , naonarchiens, conftifutionnels, &c. , car elle a befoin pour édifier, d autant d’accord que la fociété mère pour empêcher de détruire ; auffi repofe-t-elle & fès règlemens font, ils faits fur la' même bafe. Elle s intitule : Coterie des fils légitimes» ( Après cette leéfure , même marche que dans la fociété, pour fayoir fi le poffulant perfifle. ) Serment» *c Je j » fi mens » cLic iiaeie rmer en tout point , de n’en jamais révéler auci Signaï de reconnai^ance. Après k’être reconm^ comme ami de l’ordre , l’un des deux prend de fa) main droite le boue de fon ( 3 ) oreille ; du même côté , il lui eft répondu , en pre- nant le bout de l’oreille gauche de la main gauche. Il p-rend enfuite de la main droite la main droite de ce- lui qu’il veut reconnaître > en demandant : efi votre naijfance ? Il lui ell répondu ; Fils légitime^ ' , , . Dl/pojlüons générales, . • A moins, d’ordre exprès contraire les fils légiti- mes ne font étrangers à aucun aéte des- fociétaires. On adopte à la coterie les articles II , III, IV .,, V , VII , VIÏI , IX , X. ^ L’article VI ferait ainfi conçu :• « Dans, le cas d’un mouvement- général ou de pré- » fence d’un prince du fang , les fils légitimes feront- >> convoqués. « L’article XI, en commandant la même réferve dans ceux qui fe font reconnus.' « Engager les fils légitimes’à fe communiquer entre '« eux le plus pofïibtè fans déroger à la prudence.» L’article XI 1. Le même fecret ordonné pourries amis de l’ordre-, vis-à-vis les non-initiés , eft ordonné pour la coterie vis-à-vis les fociétaires. De la propagation. Les mêmes articles de la fociété mère ferviront de modèle pour la coterie ,.en y ajoutant un article pour la prudence,. Ai ' U) De la réception» Les articles feront également calqués fur ceux 4e > la fociété. Des &£emblées primaires» Au préambule précédent qui expliquera l’utilité qu’un vote unique dans la coterie efl: auffi elfentiel pour l’intérêt de la royauté, que dans la fociété mère pour enlever la majorité aux jacobins. On voudrait même qu’au lieu d’aller au ferutin dans la coterie , chacun des membres fût tenu de donner fon fuffrage à celui qui lui ferait défigné. Les articles V & VI du règlement dé la fociété mère font placés. Avertijjement. Les articles font calqués fur ceux de la fociété. Affidés, Ils feront propofés en nombre de deux par chaque fecrétaire , & acceptés par le préfident du canton. Ils feront pris dans la coterie , fans réception particu- lière, Ils feraient les réceptions & convocations en commun avec le fecrétaire. Il leur ferait fait recom- mandation d’exaélitude dans les réceptions ; ils ne connaÎLioient chacun que leur fecrétaire & ignore- raient les autres. Ils feront obligés de donner leurs voix conformément à leur fecrétaire. / - (f) Secrétaires, î.es fecrétaîres feront propof^'s par les préfidens du .canton au nombre de deux , trois ou quatre , & ac- .ceptés par le préfident général, qu’ils ne connaîtront pas ; Ils auront un lignai particulier , & feront tirés de la coterie. Ce font eux qui feront le réçenfement des billets pour les alfemblécs primaires y ils feront tenus de donner leurs voix & de la faire donner aux afîidés , conformément au délîr du préfident. Pour copie conforme à l^original que j’ai envoyé à l’aceufateur public du’ département de la Seine- Inférieure , le 24 pluviôfe an 5 de la République, Le commilfajie du Direéloirc exécutif près le dé- partement de la Seine-Inférieure. Signé F. N, Au que tiw# Pour copie conforine. Le miniftre de la police générale , ^ Signé S o T I N, RMV. INSTITUT PHILANTHROPIQUE. ProfpeBus. Dans les crîfes violentes où plufieurs états de Peu. rope fe font trouvés dans ces derniers fiècles ^ on a C « ) dû remarquer que ia principale caufe des malTieurs:; dont les troubles intérieurs font toujours accompa-' gnés J eft J d’un côté , l’audace & l’avidité des hom- mes corrompus qui ne cherchent dans les révolutions que les moyens de s’élever & de s’enrichir ; & , de l’autre , l’indolence & iV’inertie des gens honnêtes &t timides , qui , dans la crainte de s’expofer & d’être foüpçpnnés de vouloir faire un parti , ne prennent aucune mefure pour s’oppofer aux entreprifes crimi- nelles de leurs ennemis» Les évènemens dont nous venons d’être ou témoins' ou viétimes , ceux dont l’horifon politique, nous me- nace , prouvent , d’une manière inconteftable, que ja- mais en France il n’a été plus inftant & plus nécef- faire de fe réunir pour réfifler aux entreprifes des brigands. D’ Un côté , il n’y a jamais eu plus dè gens honnêtes réduits- à la dernière misère , & qui eufîent un be- foin plus preïïant du fecours des- âmes fènfibles ; de l’autre ,1’hiftoire ne préfente nulle part l’exemple d’une fociété auili atroce , auffi déforganifatrice que celle des jacobins , plus dangereufe encore par les principes qu’elle propage que par les crimes qu’elle a commis., Non*feulement. elle a malfacré & maiïa*- crera la génération préfente , mais elle empoifonne la génération future par fes Horribles maximes. Cette fociété n’eft pas nombreufe à la vérité r mais elle eft organifée, Si elle ne délibère plus publique- ( 7 ) ment , elle a dans le fein des Confeils une fadlion puifîante qui en dirige tous les mouvemens ^ & cha- que membre obéit fervilement à Pimpulfion donnée. Cette taétique a dû & doit donner l’avantage aux anafchiftes fur la mafTe inerte & ifolée des honnêtes gens. Le gouvernement paraît enfin pénétré de la nécef- fité d’arrêter une faélion deftruétive de toute confti- tution. Mais à quoi a-t-il tenu qu’à Grenelle & dans tant d’autres confpirations , lui-même n’en ait été la viélime ? A peine , avec tous fes moyens , peut-il con- tenir les anarchiftes. Battus , ils ne font pas découra- gés ; leur regard féroce femble chaque jour menacer d’une nouvelle entreprife : le danger eft imminent , la France eft fur un volcan. A Paris, dans le Midi , & prefque dans tous les départemens , le crime veille & s’agite dans tous les fens , & par-tout les honnê- tes gens croupilîênt dans l’indolence. Il n’eft pas queftion de fyftême politique : tout citoyen qui ref- pire , qui a des propriétés à défendre , une femme, des enfans à noprrir & à conferver ; tous , enfin tous y quelle que foit l’opinion particulière de chaque individu , ont le même intérêt, la même caufe ; les terroriftes font là , il faut leur réfifter. Loin de nous toute idée de vengeance & de réaéÜon ; il faut fécon- der les vues du gouvernement , fe rallier à lui , non pas pour aftaffiner les jacobins , mais pour les con* tenir , & ufer , s’il eft pofiible , leur férocité , en les empêchant de l’alimenter par de nouveaux crimes. Ainfî , I.® rapprocher & lier les honnêtes gens en- tre eux ; " • ♦ a.® S’oppofer aux influences des anarchiftes dans les aflèniblées primaires ' • 3. ® Fournir au Corps légiflatif des membres purs^. & honnêtes 4. ® Seconder le gouvernement , être Ion œil & la fentinelle dans tous les temps fur les anarchifles , être fon corps de réferve dans les circonfliances cri- tiques : voilà le but de l’inftitution philanthropique.. Faire le bien , empêcher le mal ; voilà quelle eft Ikî devife.. T I T R E PRE M I E R. Conjlitution- de rinflitut ftktlanthropiqne, A R T I G E E P R E M I E R. Le but de Tinflitut philantropique étant feulemenr de fe rallier au gouvernement pour s’oppofer aux entreprifés des anarchifles , il fera formé dans- chaque canton de la République un ou pluheurs inflituts , em fuivant , autant que faire fe pourra , l’ordre des mu»- nicipalités. ÎI. Il fera établi dans' chaque' inftitut un ou' plu- fleurs commiflàires , félon l’étendue, de la ville, bourg ou viPage oh réfldera l’inftitut. llï. Dans les grandes villes comme Bordeaux , Lyon , Marfeille , Touloufe , &c, , on aura foin de- ^ diflribuer ftmt ( 9 > diftribuer ces commiflaires dans les dlfFérens quar- tiers , afin de les mettre à portée de communiquer avec les philanthropes de leur arrondifî'ement , & en recevoir les avis qui pourraient intérefler Tinf- litut & la tranquillité publique. IV. Ces commifTaires porteront le nom d’affidés , & ne feront connus que des philanthropes de leur arrondiffiement. V. Le but de l’inftitut philanthropique étant non- feulement de fe réunir contre les anarchifles , mais encore de venir au fecours des malheureux , les affidés chercheront à obtenir de la fenfibilité des philanthro- pes de l'inftitut des fonds pour foulager ceux qui fe trouvent dans le befoin; ils feront en outre chargés de la recette & de la diftribution de ces fecours. Yl.Les affid és feront également chargés de toutes les affaires qui concernent l’inftitut , ainfi que la réception des nouveaux philanthropes.. Ils pourront déléguer à un philanthrope de leur arrondiffiement le pouvoir de recevoir tel ou tel afpirant qu’ils défigneront nommé- ment ; mais ils ne pourront déléguer à qui que ce foit le pouvoir général de recevoir ceux qui fe préiènteront. VII. Le but de ces inftituts n’étant autre que d’ai- der le gouvernement dans des momens de crife , les inftituts philanthropiques ne pourront fe réunir en affemblécs générales , conformément au titre XIV de la conftitution, ' Dan.$ le cas ou la tranquillité pubbque ferait me- B ( 10 ) nacée , & oii les élus du peuple ne pourraient libre- ment exercer leurs fonélions , alors les' philanthro- pes, diaprés les avis qui. leur en feront donnés par’ les affidés , fe concerteront pour empêcher que le» fonélionnaires publics ne foient comprimés , & pour repouffer les attaques des anarchiftes. IX. Dans ce cas-là même', toute difcuffion politi- que fera interdite parmi les philanthropes. Ils no pourront s'occuper que des moyens d’appaifer la crife dont on ferait menacé. X. Chaque philanthrope eft tenu d’informer exac- tement -l’affidé de toutes les menées anarchiques qui viendraient à fa connaiffance , & en général de toi t ce qui peut intérelfer l’humanité , TinHitut ôc l’intérêt général. XI. Les mots de paffie & les lîgnaux de reconnais fance feront les mêmes pour tous les inftituts de la République : ainfî lorfqu’un philanthrope arrivera dans un pays , foit pour s’y domicilier , foit pour y féjourner quelque temps , il cherchera , à l’aide des mots de paffie & de reconnaiffiance , à fe faire recon- naître de quelque philanthrope , qui le conduira chez l’affidé. XII. Indépendamment des fignaux & mots de palfe généraux , il en fera établi de particuliers dans cha- que département. * XIII. L’affidé , après avoir reconnu le philanthrope étranger , lui donnera Laccolade , l’aggrégera à l’inUi- ( ir ) ^ tut du lieu, & lui rendra, ainfî que tous les autres philanthropes , les fervices qui dépendront d’eux. XIV. Si un philanthrope était attaqué par, quelque terrorifte , tous les philanthropes préfens , ne pour- ront, fans encourir l’indignation de tout l’inftitut , fe difpenfer de le fecourir , en y mettant cependant toute la prudence poffible. TITRE II. Préfidence, Ar'ticle premier. Il eft confolant pour l’humanité d’avoir acquis , par le réfultat des alTemblés primaires , la preuve que les terrorises font dans une prodigieuse minorité. Il, Cependant depuis fept ans ces mêmes terroriSes ont plongé la France dans le deuil , & l’ont couverte de décombres ; ils n’ont donc pu devoir leur exécrable Supériorité qu’à leur réunion & .leur enfemble. Dans chaque département ils avaient des chefs d^opinion qui dirigeaient tous leurs mouvemens ; chacun de ces chefs n’était lui-même que le relTort d^une ma- chine plus concentrée. Ilf II eft donc évident que les amis des lois & du gouvernement , les propriétaires , enfin tous les phi- - lanthropes continueraient à être fuccelEvementvidi- B a ( Il ) mes partielles de leurs ojpprefTeurs ^ s’ils n’employaient pas la même taélique. " î'/. Ainfi, l’intérêt de chaque philanthrope , celui de chaque inftitut, exige qu’il foit établi une chaîne de correfpondance & un centre commun dans chaque chef-lieu de departement , afin que l’on puifie préve- nir les complots des anarchifles, & que celui-ci puifie en informer les autorités conftituées , & folliciter auprès d’elles les moyens de les déjouer. V. Il fera inftitué dans chaque département un pré- fident pour tous les inflituts qui y exiftent, VI. Le préfident fera choifi par préférence parmi lès affidés réfidant dans le chef-lieu du département. VII. Le préfident fera chargé d’entretenir avec tous les affidés de chaque inftitut de fon département une correfpondance générale. Il fera également chargé de dénoncer aux autorités conftituées'^ tous' les avis qui lui parviendront , concernant les projets des anar. chiftes , & il appuiera auprès d’elles toutes les récla- mations particulières de chaque philanthrope. VIII. Chaque affidé devra & pourra feul correfpon- dre avec le préfident de fon département ; chaque philanthrope ne pourra correfpondre qu’avec V affidé de fon canton ou de fon quartier. Affemblées primaires Article premier. Une des caufes principales des malheurs de la France a été Fabfence des honnêtes gens des alîemblées pri- maires ; les anarchiftes étant les feuls qui s'^ ren- diffent, ont été les maîtres de nommer à toutes les places qui devaient être au choix du peuple , & con- féquemment toute l’autorité a dû pafler dans leurs mains, IL Le but le plus important & le plus capital de Pinftitut philanthropique étant de remédier à un abus qui y par de mauvais choix , perpétuerait les malheurs de la France , chaque philanthrope fera tenu de fe rendre exaélement aux ademblées primaires ; celûi qui manquerait, fera regardé comme un lâche , un mau- vais citoyen , & n’aura plus aucune communication avec aucun philanthrope de la République. III. Malgré l’exaclkude des philanthropes à fe ren- dre aux allemblées primaires, ils n’auraient pas l’a- vantage, qnoiqu’en majorité fur les jacobins, s’ils n’em- ployaient pas la même taélique qu’eux : chaque fo- ciété affiliée des jacobins recevait de la fociété mère le nom des individus qui devaient être choifis ; alors tous les jacobins réiiniffant leurs voix fur les indivi- dus défignés, ne préfentaient qu’un vote unique, tan- dis que les honnêtes gejis n’ayant pas combiné leurs choix , divergeaient fut p4ufieui^ Aijè“ts. IV. Pour parer à cette taélique , fans cependant porter atteinte à la liberté des fuffrages , les affidés auront foin de prévenir quinze jours avant la convo- cation des affiemblées primaires , les philanthropes de leur inftitut, afin que chacun d’eux puifle porter chez l’affidé les noms écrits & cachetés des individus aux- quels il voudra donner fon fuîTrage. V. Les affidés feront le dépouillement du fcrutin & détermineront ceux qui auront obtenu la majorité. VI. Le dépouillement fait, les affidés feront Sc remettront aux différens membres de l’inflitut , avant l’affemblée primaire, une lifle des individus qui au- ront eu la majorité, VU, Chaque philanthrope alors , quel qu’ait été fon vote , fera tenu d’en faire le facrifice à la majo- rité , & de porter à l’ajdemblée primaire fa voix pour les perfonnes qui lui auront été défignées par l’affidé, VIIL Chaq ne philanthrope fera tenu d’accepter l’emploi auquel il aura été nommé , & il ne pourra le quitter. IX, Si dans les affiemblées primaires les terrorifles voulaient troubler la liberté des fuffrages , les phi- lanthropes emploieront tous les moyens de prudence & de force , conformément à la loi , pour faire cefîèr ce défordre , &' ils ne pourront défemparer de l’af- femblée. ( 15 )_ X, Immédiatement après la tenue des alTemblées primaires , l’afïidé de chaque’ canton fera tenu de faire pafFer au préfîdent la litte des èleéteu.rs , avec des notes fur chacun d’eux. XI, Le préfident emploiera tous les moyens qu’il jugera convenables pour fe concerter avec les élec- teurs philanthropes , fur les choix à faire, foit pour le Corps légiflâtif, foit pour les différentes autori- tés conftituées de fon-départementr XII, Chaque éleéleur philanthrope fera tenu alors de porter fon vote fur les individus qui auront obtenu la majorité, & qui y feront défignés par le préfident. TITR-E QUATRIÈME. Propagation de rinflltut. Article premier. Le but de Pinftitut étant de réunir les honnêtes gens , & de les lier entre eux , chaque philanthrope ne faurait apporter trop de zèle pour en propager l’efprit. ■ • - IL Mais, d’un autre côté, l’inftitut ne devant & ne pouvant recevoir dans fon fein que des membres d’une moralité pure & reconnue, il efl enjoint à chaque philanthrope de mettre la plus, grande dif* crétion dans fes préfentations &.dans fes démarches^ IIl. Lorfqu’un philanthrope connoîtra affez parfai- tement la moralité d’un citoyen, pour croire que r ( ) PinftitLit ferait en luTune bonne acquilîtion , il lui parlera en termes généraux & vagues , de la néceC- fité de réunir & de rallier les* honnêtes gens pour réfifter aux terroriftes. IV. S’il apperçoit que cette nécefïité foit fentîe \ - alors il lui dira vaguement qu’on allure qu’il exifte des aggrégations ; & fi on lui témoignait le défit de les connoître , & d'en faire partie , pour cette pre- mière fois , il s’en tiendra à dire fimplement qu'il prendra des informations. V. Le philanthrope fe rendra alors chez l’affidé , & lui nommera l’individu qu’il défire propofer à l’inf- titut. VI L’affidé prendra des informations , & , d’après cela , il devra rendre une réponfe pofitive dans l’cf- pace de trois jours au plus tard. VII. Si , d’après les informations prifes par l’affidé , il ne trouvait pas au propofé les qualités recfuifes , il le refuferait, & le philanthrope ne pourrait pas inlifler. VIII. 5i , au contraire, l’affidé trouvait à l’afpi- rant les qualités requifcs , alors le philanthrope re- tournerait vers celui qu’il a propofé, & lui dirait, fans lui nommer le lieu où réfde l’inflitut , qu’il ne tient qu’à lui d’y être aggrégé, IX. S’il répond oui, il lui donnera encore vingt- quatre heures de réflexion. Art X. ( '7 ) X. Si au bout de vingt->qûatre heures, rafpîrant perfilte , alors l^affidé fe conformera à ce qui eft prefcrit au titre des réceptions, TITRE CINQUIÈME. ^ode de réception. Article premier. Les affidés ne pourront recevoir aucun philan- thrope qu’il ne foit préfenté par un membre de l’inf- titut, & cautionné par deux parrains choifis parmi ceux défignés pour remplir cette fonélion, IL Pour s’affiurer, autant qu’il eft poffible, de la moralité des afpirans , l’affidé nommera , parmi les plus anciens membres de lUnftitut, les perfonnes qui feront chargées de prendre fur le préfenté toutes les informations néceflaires, ^ ^ ' III. L’affidé , les deux parrains & (e récipiendaire conviendront du lieu & de l’heure où ils devront fe réunir pour procéder à la réception. IV. L’affidé lira au récipiendaire le profpeélus de l’inftitut philanthropique. V. d’après la leélure du profpeélus , l’affidé deman- dera à l’afpirant s’il perfilte d’être aggrégé à l’Inf- titur. VI. Si l’afpirant demandait des éc^airciflemens , Paffidé Wi répondra qu’il n’en exifte point d’autres , & lui demandera une réponfe par oui ou par non, C ( i8 ) VII. Si rafpii-ant répond non^Vaffidé & les deux parrains lui diront de 'fe retirer. VIII. .S’il répond oui , Vaffzdé lui fera lever la main droite, &; prêter, mot à mot, le ferment qui fuit : ÏX. Je jure de ne révéler à qui que ce foit les articles du règlement qui va m’être lu. X. Le ferment prêté , V affidé lira au récipiendaire le règlement de l’Inftitut , à l’exception du titre de réception. XI. La leélure du règlement finie , Vaffidé deman- dera de nouveau au récipiendaire s’il perfifte dans la réfolution d’étre aggrégé à l’inftitut philanthropique, XII. Si le récipiendaire dit non , V affidé lui rap- pellera fon ferment, & lui dira de fe retirer. XIIL S’il dit oui, V affidé lui fera lever la main droite, & répéter , mot à mot, le ferment qui fuit: XIV. Je jure de me conformer exaélement aux articles règlementaires de l’inftitut philanthropique , & de ne le communiquer à qui que ce foit : je jure de ne révéler à qui que ce foit au monde», pas mê- me à ce que j’ai de plus cher , s'il n’efl: pas philan- thrope , les mots & fîgnaux de reconnu ifi'ance qui me feront donnés : je jure de plus de ne révéler à perfonne les noms de famille & d’infiitut des philan- thropes : je jure de me rendre exaélement aux affem- hlées primaires , & de m’y conformer , par mon vote particulier , aux inftruélions qui me feront don- V ( '9 ) . nées par Paffidé : je jure , fi' je fuis éleéleur, de me rendre exaéiement à l’afîemblée éleélorale & de m’y conformer, par mon vote particulier, aux • inflrüc- tions qui me ftronr communiquées par le président: je jure enfin de foutenir de tous mts moyens dans leurs fondions tous les repréfentans du peuple. XV. Le ferment prêté , Paffidé lui donnera les mots de paffe & les fignaux de reconnailîance. XVI. Les fignaux & les mots de reconnaifîance étant bien entendus &c bien compris parle récipien- daire , l’afïidé lui dira que l’ufage des philantropes efl de ne pas porter dans Tlnflitut leur nom de fa- mille, & lui demandera celui qu’il veut prendre. XVII. Si le nouveau nom choifi par le philan- thrope était déjà pris , l’afïidé Pen préviendra , afin qu’il puifïe en choifir un autre. .. XVIII. Quand le récipiendaire aura choifi fon nom d’inflitut, l’affidé lui donnera l’accolade, Sr en l'ap- pelant par îon nouveau nom d’inftitut, il lui dira ( un tel ) , je vous reçois philanthrope. Ct ( ’) CORPS LÉ GIS CAPTIF. CONSEIL DES CINQ-CENTS. LIBERTÉ. ÉGALITÉ. M E S S A G E- Extrait du Regiftrc des délibéra- tions du Dirciloire exécutif. Du fructidor , an ^ de la République Francaife , une & indivijlble, jLe Direéboire exécutif, formé au nombre de mem- bres requis par Tarticle 141 de la conftitution , arrête qu’il fera fait au confeil des Cinq-cents un melTage dont la teneur fuit : Le Direcloire exécutif au Confeil des Cinq-cents, Citoyens Repb-Esentans , Le Dirc(^oire exécutif vous tranfmct les pièces ( U ) qu’il VOUS â annoncées dans'fon meHage d’hier, com- me prouvant qu’Imbert-Colomès a été à Lyon le prin- cipal agent de celui que les émigrés & leurs infâmes partifans qualifient de roi. Ces pièces font partie de celles qui ont été faifîes en brumaire an 4 fur les frontières du département de l’Ain , & que l’ex marqiiis de Béfignan faifait in- troduire en France par un enfant qu’il fuivait à cinquante pas, ^ Vous remarquerez, citoyens repréfentaris , qu’Im- bert-Colomès n’y eft .défigné que par le fimple nom de Af. Imbert ; mais la preuve que ce nom s’appli- que à Imbert- Colomès lui - même, c’eft qu’il s’efl trouvé dans le porte-feuille qui contenait ces pièces, une note qui qualifie d'ancien échevin de Lyon ce Af, Imbert , avec lequel Béfignan cherchait à établir fes relations, Imbeft-Colomès ^ été en effet échevin de Lyon , & Ton ne connaît aucun. autre individu de ce nom qui l’ait été. Le Direéloire exécutif croit devoir joindre à ces pièces une lettre écrite à Béfignan , & dans laquelle en eft inférée une autre de l’émigré Flachîanden , adreffée au même , le dix août 1795. Cette pièce eft remarquable en ce qu'elle manifefte le plan qu’avaient dès-lors conçu les^chefs des royaliftes , de diriger toutes leurs manoeuvres vers la corruption de l’efprit public, en la préférant même à la force ouverte que - ( 2.2. ) • ' Béfignan avait cherché a déployer dans les Dépar- temens qui environnent Lyon. Le préjîdent du Direcîoire exécutif. Signé L. M, Revellièrh-Lépaux, Par le Directoire exécutif. Le fecrétaire général , Lagarde. Pièces RELATIVES A IMBERT-COLOMÉS. No. Lettre écrite a monfeigneur le prince de Condé , de Lausanne , le ij oclobre lysS" M ON SEIGNEUR, ' Ce que j’avais tant de raifon de craindre mVft donc arrivé. . . . Votre aUc/îe fe rappelle fans doute toutes les fcènes variées que Ton a jo lées à Mulheim, à mari égard; mais elle ne fé ferait jamais attendue que M, Vilcham, après lui avoir dit que tout était arrangé , i„ k - .t- t' V ( 13')’ que puifque je confentais à fe’rvir fous les ordres de MtvI. de Précy Sc Chav^anne., il ne voyait plus d’incon- vénient à m’envoyer à Lyon; qu’il écrivait pour pré- parer les efprits a me recevoir : & V. Al. ne s’attend pas ^ dis-je , fans doute, que le même M» Vilcham me dit à préfent que la terreur eft Lyon , que M. Imbert o autres ont ete obligés de ‘Je cacher , & qu^ils font attendre des nouvelles ultérieures, M ais ce n’eü pas en cela feul qu’il manque de fa parole ,* il m’avait donné la plus facrée qu’il engagerait V. A. , avant mon départ, de figncr une commiffion de lever trou- pes fous les ordres de MM. de Précy & Chavanne, dans les termes ci après. &c. ^ . Par écrit, il fut convenu, à l’époque où je deman- ais a monieigneur quelque preuve delà continuation de fon eltime & de fa confiance. V. Al. fe rappelle bien qu’elle me dit alors : Je verrai d’arranger tout avec M. Vilcham; vous pouvez cohipter toujours fur une lettre pour M. Imbert. Voyant dès lors que j’étais forcé de palfer par la filière de M. Vilcham , après l’a- voir ait convenir de la juftice de ma demande , après m’avoir même dit lui-même qu’on ne pouvait me re- u er ce que je demandais, je lui envoyai par écrit les termes de la commifiion que je défirais. lime jura qu’il me 1 ootiendrait avant mon départ. Il fait enfin qu'il efi: xe fans pouvoir le renvoyer. Il va , me dit-il, chez V. Al. exprès. A fon retour il m’apprend qu’elle eû indifpofée, quelle a pris médecine; mais que je puis partir, que je puis louer les fur fa parole , qu’il {m) ne partira pas fans avoir tout ce que je défire, & qu’it me le remettra à Lauzanne Je pars encore dans cette confiance Quelle eft ma furprife ? lorfqu’il médit en arrivant quHLeJl bien défolé de ne m'npporter la comm mi[Jîon promlfe ; mais que votre altejfe était très ma- lade , qu'il n'avait pu lut parler d^ affaires plus effen- tielles que la mienne \ qu'^il efpérait cep>endant que fon indifpojitîon ne ferait rien , & qu'il me donnait fa pa* rôle qu\l lui écrirait par le plus prochain courrier , pour lui demander ma^ commiffîon. Tiendra-t-il fa parole ?I1 eft permis d’en douter, après y avoir fi fouvent maiiqué. .... ! Me voilà cependant fans caradlère, fans million, fans témoignage de l’efiime 5c de la confiance de mes maî- tres , & fans efpoir d’être rembourfé de mes derniers frais , fans reflburce dans l’étranger, chargé d'un ;mi dans un pays où les auberges font excefiivemeni' chères. Votre alceffe me facrifierait-elle ainfi au caprice d’un homme qui n’eft mon ennemi que parce qu’il efl l'en' nemi naturel de mon pays & démon fouverain, & parce qu’il me voit trop zélé pour la défenfe de l’un & de l’autre ? Non , fans doute j elle a trop de grandeur d’ame , trop de juftice pour fouffrir plus long-tems que je fois le jouet de l’intrigue & de la malice, & m’expolerà toutes les fuites du défefpoir.... Je J’ai déjà dit plufieurs fois à monfeigneur, par penchant & par principes J’ai fervi pendant fix ans à outrance la caufe du roi fans nul motif d’ambition ,* mais j’y mecs à pré- fe.nt ( ) fent plus que du zèle, c’eft de l’entêtement & de la rage même ; & quand on en eft là, on fait furmonter tous ks jpbftacles , ou on fuccombe tout-à-fait , 'avec un caraiftèré tel que le mien. M, Vilcham demandera donc à votre altcfîe la commiflion que je délire , ou non , par le courrier. Dans ce dernier cas, je n’aurai garde de ‘ prefcrire à V. Al. ce qu’elle aurait à faire. Qu'elle me permette de la fupplier , fi toutefois, ce que je ne puis prévoir , elle ne m’accorde pour retourner à Lyon, de m’accorder au moins une rfiiffion pour le Comtat ^ pays adjacents f & de permettre après avoir purgé le pays du pape desfcélérats qui ï^infeclent y lesContadins & ceux qui Je feraient joints à moi ,. pujfent contribuer de leur fang Ç} de leurs, bras au rétablijfcment de Vordre du trône en France» Sous ce rapport, on ne pourrait jamais exciper d'urre volonté contraire, ni du roi, ni de fes agens , le pays ne lui appartenant pas. On me fournira ou non les fonds nécelfaires. Dans ce dernier cas, je forcerai tant de zèle & de foins, que je parviendrai peut-être à y fuppléer..,. & à aider encore efficacement la caufe qitt eft fi mal défendue. ....^ * / Mais dans tous les cas , j’ofe efpèrer que V. Al. ne - melaiffera pas plus long-tems ici’fans une lettre pourM, Jmbçrt , aux fus J'ur‘tout de me faire rentrer mes deniers déhourfes qui fe montent à jfiGS liv^ en rtumér aires & de plus un ordre à M. Leifîimat de me les compter , après îtvoir vérifié rauthenticite de mes comptes. Dans le D . X i6 ) cas que M, îmbert ne pût fe trouver , je dois fouf- crire à tous les défagrêmens , plutôt que de manquer à mes engagemens, & avoir plus long-tems mes enfans & ma femme expofés à Paris ^ aux horreurs de la faim. Comme votre aîteiïe peut être encore indifpofée , j^écris à M. le marquis de Monteflbn ^ & le prie de folliciter la réufîire de ma demande , dans le tems le moins incommode à V. Al. Il a été témoin de ma der- nière converfation avec M. Vilcham; &, d’après la permillion que j’en avais demandée à V. Al. , c’était la feule perfonne que j’avais vue à Mulheim , & à qui j’avais confié quelque chofe. J’attendrai donc la réponfe & les derniers ordres de V. Al. , ne pouvant fous aucun rapport , partir pour France , fans, d’un côté, favoir ce que je dois y faire , & de l’autre avoir la certitude d’approcher ou M. Im- bert ou M. TeifTonnet, Je ne dois plus me fier à M, Vilcham , & V. A, faura j’efpère , me mettre à l’abri de rincertitude , en m’envoyant une lettre pour M. imj bert, & un ordre pour M. Teilfonner, Au bas eft écrit ; M. Bow^i y h la grande églife , dans la maifon , des douces Blan , au premier étage. Pour copie conforme à la minute faifant partie des 'T ( 47 pièces à tranfmettrc au direéleur du jury de Beaunc, département de la Cote-d’Or. Le Minijlre de la police générale , ■ Signé 3 Merlin, Pour copie conforme ; Le fecrétaire général du Direcloîre exécutif , I. . ^ ’ Signé Lag ARH E, Lettre écrite à M. le marquis de Montejfon le 7 iVb- vemhre , Monsieur, J’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire le 31 du mois palTé , mais je vous avouerai /que je l’ai trouvée trop courte ; elle fe borne à m’a- drelTer à M, Vilcham pour une lettre à M, Imbert, J’ai pu me tromper quant à ce ; mais j’ai entendu de même. S. Al. pourrait cependant me donner toujours -^l’ordre que je demandais pour M. Bilîonnet , aux fins qu’il me payât ce qui m’ell dû j elle pouvait encore m’accorder ce qu’elle favoit avoir été convenu entre M Vilcham & moi à Mulheim , au fujet de la com- D Z - ( g 1^- ,(^8) miïîïon. Je refpei^e infiniment toutes les décirioriï d'e. monfeigneur ; mais je ne vous cache pas ,‘M. le mar- quis , qüe je fuis bien loin d’être content > & que le réfultat de mes réflexions philofophiques ne tendrait rien moins qu’à un dégoût total pour les affaires publi- ques , fi , comme j’ai eu déjà l’honneur de vous le dire fouvent , je ne mettais de l’entêtement dans ma con- duite. . . . , . Eh bien î M. le marquis , j’ai fuivi encore VOS con- feils jufqu’au bout; mais je me fuis borné à dire à M. le minifh'e , que j’avais tenu un journal exaél de tout ce qui s’était paffé; que j’y voyais à tout infiant,& que j’y verrai toujours la preuve de l’inftabilité de la promeffe des hommes, & que, fi c’était là le fort des ambaffa- deurs, que de ne jamais tenir leur parole, je les plaignais horriblement ; qu’au refie , malgré lui & tous ceux qui penfaient comme lui, j’agirais en France pour le maintien du trône. Il n’en réfulte pas moinsxîue monfeigneur m’a fait aller à Berne, chercher, inutilement pour moi, M, Vilcham ; que l’un & l’autre m’ont fait refter dix-huit à vingt jours à Mulheim , pour y attendre leur décifion; qu’il y a quinze jours que le minifire me fait épiiifer mes reffources à Lauzanne , & que je pars fans aucun témoignage de l’èfiime de monfeigneur , quoiqu’il me l’eût promis, & fans un mot de M, Vilcham. Ah ! l’heu- reux voyage! Il n’y a qu’une feule chofe qui me confole, c’eft votre connaiffance que je demande de cultiver ; elle n’a tendu Y (^9) jurqu'à préfent qu'à vous enn'üÿer : mais nou» abandon- nerons dorénavant M. Vilcharti aux marches , & par- lerons de chofes plus intérelTantes & moins fafti- dieiifeSé • • Je n’ai que le temps de vous renouveler les Ihnti- mens de ï^rpeâ: & d’attachement qüé vous êtes fi bien fait pour ^infpirer , & avec lefquels j'ai l’honneur d’être , &c. Si je puis quelquefois vous écrire de chofes impor- tantes , tous les fecrets connus pour écrire , on les lit en les faifant chauffer ; mais quant au mien, il faut pafier par-tout , fur l’écriture arbitraire & apparente, de l’eau forte , dans laquelle on aura fait diffoudre trois aiguilles à coudre , & adoucie par moitié d’eau ,• ce qui a été écrit avec de l’encre difparaîtra , & ce qui fera intéreflant paraîtra en bleu. Pour copie conforme à la minute faifant partie des pièces à tranfmectre au direéfeur du jury d’accufation de Beaune, département de la Côte-d’On Le Miniflre de la police générale. Signé Merlin, • ' ' Pour copie conforme . Lé fecrétaire général du Direéloire exécutif. Signé Lagarde. ( 5o ) ' N®. 3; " ' Vous avez dû connaître tout Ce que j’ai eu l'hon- neur de vous dire , & par mon emprefTement à conti- nuer mes travaux contre-révôlutionnaires dans la par- tie où j’étais avant mon départ de France , que ce n’était: pas feulement d’après la conviélion que j’avais de poii-L voirfervir plus utilement la caufe du roi , mais de prou- ' ver par-là à tout le pays , convaincu de mon zèle &de la fermeté de mes principes , que malgré la calomnie je n’avais pas ceffé de jouir de la confiance de mon fouverain Sc de monfeigneur le prince de Condé; il n’y avait pas de milieu fuivant moi : ou je devais aller éclairer la majeilé à Véronne^ ou avoir fes ordres pour continuer mes travaux en France. Votre excellence ( t ) a cru , pendant un temps, qu’il était utile aux intérêts du roi de m’éloi- gner , & n’a pas balancé en homme public, fous ce Rapport, à me facrifier entièrement ; elle s’efl: bientôt apperçue fans doute que c’étaitun mal particulier, fans profit pour la caufe générale , & n’a pas héfité de cher- cher à remédier, autant qu’il était en elle, le tort qu’elle m’avait fait. Ma pofition ne me permettait plus dêtre délicat fur les propolitions , & je les ai toutes accep-^ tées Mais comme j’ai déjà dit à votre excel- ( I ) Cette lettre était adreffée à M. Vilcham , Miniftre d’An- gleterre en SuilTc. 1 c 3'î;) Jence , &cc: , je in’en repofe aibfoluraent fur fa délU carefîe ^an? la manière d’arranger toutes chofes avec monfeigneur qui lui a Tuffifamment fait fentir , dans mon affaire , ne vouloir rien prçndre fur lui,.&qui m’a toujours renvoyé à votre excellence. f M.ais vous eûtes la honte de me parler hier d'aune lettre que monfei^neur ' écrivait à M. Imbert j principal agent du roi ' a Lyon : c ejî à merveille ; ce fera pour avertir M. Imbert que monfeigneiir 6’ vous m'*ave:^ cru encore utile dans cette partie. Mais que me reflera-t-il entre les mains, pour prouver d’abord la continuation de l’effime & de la confiance de mes maîtres , & pour me précifer enfuite ce que je dois faire, & fixer mon cxiftence?Rien. .... II me femblerait donc que votre excellence, en outre de la lettre de M. Imbe'rt, devrait en- gager fon alteffeà mefigner une corn miflion qui m’or- donnât, au nom du roi , dans le midi de la France, & fous les ordres direcl s de mejjieu'-s de Précy & de Chavanne , comme il a été convenu, de lever troupes tant a pied qu^à cheval , & dans le plus grand nombre que je pourrais, dans le temps quil me ferait prefcrit , le tout fous U nom de légion catholique & royale^ Vous avez déjà ma parole d’honneur fur mon obéif- fance aveugle aux ordres de meffienrs de Précy &de Chavanne , mandés par le roi. Voilà la plus grande sûreté pour vous; une cômniiffion conçue dans les termes ci-deffiis ^ doit donc vous tranquillifer entière- ment : au Xellc^ meffieufs de Précy & de Chavanne ... Xs^ ) ne doivent voir arriver auprès d’eux , qu’avec beau- coup d’empreflement , quelqu’un qui leur a préparé tous les matériaux , & qui leur économifera un travail de plus de trois mois ; fi je ne retournais dans le pays , M. de Chavanne , ne fit-il que courir jour & nuit, ne parviendrait pas dans le temps , j’en fuis si)r, à fe faire bien connaître feulement,. Je n’ai jamais eu le temps de vous faire des obfer- varions : mais c’eft confiant que la confiance des peu- ples & dufoldatne s’acquièrent pas vite ni facilementj il eft confiant que , malgré tout ce que l’on a pu vous dire , je l’ai gagnée à un point difficile à me l’enlever...,. On m’a vu fouvent dans le danger ; je les ai toujours partagés ainfi que les plus grandes privations; c’eft un nouveau travail à faire pour tous ceux qui viendront après moi : je ne doute pas de leur ;z,èle ,• mais il n’efl; pas sûr que leur fanté y réfifie, , La commiflion que je demande enfin n’eft qu’un bre-- vet de fatisfadion fur ma conduite paffiée ; car je ne faurais croire que jamais les généraux du roi refufaf- fent de recevoir fous leurs ordres des troupes que je leur conduirai , quelle que foit ma commiflion. Rappe- lez-vous de ce que j’ai l’honneur de vous dire : fi ja^. mais les pofitions de Vintérieur penmettert une levée de boucliers dans lé midi de laFrancefie fuis afiiiré d'être utile au roi plus que bien d^autres. On ne commande pas la confiance &; volée ou non , j’en jouis : c’était comme j’uvais l’fionneur devons dire un j.our, les ré-^ putations ^ ( 33 ), $ putations , quoique fouvent extouquées , n'exiftcnt pas moins , & font la caufe fouvent des fuccès I • J’efpère donc que votre excellence voudra bien pren- dre en confîdération ma demande , qui me paraît fon- dée en principes & en juflice , j’ofe vous l’afTurer (fa- vance , qu'elle aura lieu de s’en louer ; ii elle con- naiffait moins bien le cœur humain, ; car elle a dû s’appercevoir de la pureté de mes intentions à’ l’époque même où elle me maltraitait. Hélas ! je n’i- gnorais pas que je pouvais bien davantag'e tracalTer â mon tour fes agens. Elle a vu que c’était indigne de moi , & que j’en étais incapable. Je la'' remercie de fon jugement , & ai l’honneur d’être avec refpeéî-y de fon excellence le très , &c. Pour copie conforme à la minute faifant partie dés^ pièces à tranfmettre au diredeur du jury de Beaune département de la Côte-d’Or : Le Miniflre de la police générale , Signé M E R Li w. Pour copie conforme , Signé , le fecrétaire général, E- , ( 34) Ç ' N.9 ,4. \ Arrivé à Mulheim le ly feptcmbre , après avoir édifié monfeigneur delà vérité , après lui avoir témoi- gné le défir d’en faire autant auprès de fa majefté , il me dit qu’il était plus prelTant de partir pour Berus, pour y voirie miniftre d’Angleterre fur les affaires du midi de la France. Son altefie dit à M. .Delvas qu’on m’avait calomnié à Véronne & ailleurs, mais médit qu’il voyait clair à préfent , me promit de me rendre juftice dans toutes les occafions : il m’ajouta qu’il fal- lait voir M. le comte de Grasfort avant de partir , lui donna une lettre, dans laquelle il étoit dit qu’on m’a- voit calomniié ; mais qu’il croyoit que je pouvois être utile. Son alteffe me recommanda de lui faire tout voir , ainfi qu’à M. Vikham , même les lettres de M* Biffonnet & de Linffobre. M. de Groffort fe décida à venir avec moi à Bernes, déterminer M. de Vikham à venir auprès de monfeigneur délibérer fur le mou- vement à exécuter dans le midi. M. de Groffort parut fort empreffé , avoua, plufieurs fois que c’était Je feul moment favorable^ quon ny ferait plus à temps au printemps \ convint que t opinion ne pou^ vait i améliorer , mais fe décourager au contraire : il fit il ailleurs de mon avis que V Empire pouvait fort bien , f on laifjüit prendre des quartiers d'hiver^ laifjer fans pain ; que le cabinet de l'empereur pou- (35) • . Voit aujfi Je Ulfjer gagner ; que la S ai daigne fuU voit alors nécejjairement , & ,que , dans ceite pofi^ lion de chojes , le gouvernement d' Angleterre ne pourrait plus oppofer au parti de l'oppofition de faire la guerre pour la tranquilliiè de C Europe entière^ pulfqus celle-ci pouvait oh tenir la paix^ qu on Tl aurait plus alors (Texeufe de fouienir a grands frais l'armée de monfeigneufy & que certainement l An- gleterre ferait aujfla paix. Nous faifons le voyag^e. Je trouve M. Vikham très- prévenu contre moi : mais , ne pouvant faire autrement que de m’écouter , d’après les ordres que j’én avais du» prince , il finit par fe rendre à la vérité , après avoir» cherché long-tems à me nier toute la poffibiiité des moyens que je lui avaia développés , après avoir même répugné à s’en édifier fur ma perfévéfance ; & la preuve au bout de tout ce que j’avançois , il convint’ q,u’avec tous les moyens que j’offrais on ne pouvait plus diff’érer , mais qidil f allait déterminer les Aü-'- tricklens à faire une campagne d^hiverfoit pour occu- per V armée du Rhin ^ foit pour- occuper celle d’Jtalie , & quHl fallait rvême le's engager h fournir un càmp k< monfeigneur pour lui aider à paffer le Rhin y qu'il crai^ gnait bien quon ne les v: décidât pas y que toutefois ils ne fe rendraient auprès de- monfeigneur qu'après avoir vu M, Teiffonnet , à qui il avait dit de ne s^ar* • E Z:. ; (3«) rêter que quatre heiires à Mulheim ; nCajouta que je pouvais renvoyer iVf. Duteil en France pour foutenir les efprits , leur annoncer que j'arrivais au premier moment ; me prefcrivit la manière d'écrire ^-jufqu^ à dire que mes affaires perfonnelles étaient terminées à ma fatisf action , 5’ qu'enfin de la manière dont ma lettre ejl écrite , à que je conferve^ Nous repartons avec M. de Graffortt celui-ci qui m'avait dit en allant à Berne qu’il délirerait bien que M. de Vikham & fon frère confentiflent à }c laifler aller en France avec moi , comme à me dire qu’il craint bien qu’on ne le lailïat plus aller ; qu’il n’y a rien de li peu fur qu’on pût décider les impériaux à faite une campagne d’hiver ; que , fi cela eft ainfî , il regarde la France comme perdue ; qu’on n’y voie plus jamais de roi ; que la lutte des feétions contre la Con- vention ne peut durer long-temps ; qu’il aurait fallu que le mouvement du midi eût lieu à l’inftant de la lutte. Je lui répondis qu’il n’aurait pas fallu l’empê- cher ; que de deux chofes l’une : ou ceux qui avaient engagé nos maîtres à contrarier les opérations, du mi-^ di fur la pofition delà France, ou à donner l’ordre de le différer, étaient ou mal infiruits , ou de mauvaife- foi ; qu’au refie , il fe trompait en me difant que nou^ n’avions qu’un devoir : je lui dis même que les Fran- çais ne pouvaient fe pafièr de roi , & qu’ils en auraient un ou un mentor, Pluiieur: fiis M. de Croffbrt m’in- terpella fur la monarchie qu'cm appelle confiitution- jjelle : il me dit fouvent que le parti confiitutionnel (i7. ) était trop fort en France , ^u’il ne voyait pas pourquoi le roi ne partirait pas pour rentrer dans fes Ittats , faiifà lui de rappeler fes fujets aux principes qu’il dé- lirerait peu-à-peu ; il m’ajouta quelque chofe de bien plus fort, convenu la veille, fans tout dire, que ce ferait, il eft vrai , .donner un bien funelte exemple d’infurreélion à tous les peuples de l’univers; il me dit, mais de bonne foi : on ferait bien plus heureux en France avec une monarchie bornée , dont les droits feraient précifés. Il me fut facile de lui dire què nous avions une conftitution ancienne; que c’était à tort que nos voifins prétendaient toujours que nous en cujdions^ & aimions nos rois comme des bêtes, fans les connaître; que nous reconnailEons , avec raifôn , que la monar- chie , telle que nous avions, était la feule qui nous convînt en France ; qu’on avait cent fois déjà fait la jrifte expérience que le Français ne pouvait , fans compromettre la fociété entière , s’immifeer dans le gouvernement & mitiger l’autorité; que fi, d’un côté, la monarchie abfolue entraînait quelques abus , les maux qu’ils faifaient n’étaient pas à comparer à ceux de l’anarchie, dont nous étions les viétimes depuis fî Icrng-temps ; que d’ailleurs , à un vafte État , je ne ' voyais p'’s d’autre gouvernement poffible fans fecoiille Sc r voiution continuelle; êc qu’enfin fa majellé , par fon manifefte , prouvait bien que nous avions une conftitution. Il précifait fes droits & ceux de fes peu- ples : toùr paraift'ait prévu dans cet ouvrage , jufqu’à la réformation des^,-abus ; tout était promis. C -38 )■ Alors il fut plus loin : il pailla échapper le, petit bout d’oreille , & me dit : Mak /avec un gouvernement pareil, la France e fl trop payante , Çi avec fa grande population f dont un roi ahfolu peut difpofer à volonté , ainji que de fes tréfors il n‘'é(l aucune puijfance qui puijje la balancer. Dans un moment dè vivacité , il poulTa même jufqu’à me dire : Les Anglais & les Français, de particulier à particulier , vivront tou- jours bien; mais les cabinets & les nations doivent feront. toujours en guerre. Si nous parvenons à rétablir - la monarchie françaife , nous avons lieu d’attendre, premièrement une indemnité, fecondement une paix de Quelques années par reconnaillance du roi; mais xela ne peut durer, & nous ne devons pas nous y’âttendr^: c’était dit, & le propos ne s’effacera jamais de ma- mémoire, - A préfent, qu’on veuille bien ouvrir les yeux & voir, on expliquera tout; plus de problème que ceux que la mauvaife-fo.i voudra ne pas réfoudre, mêrue celui que M. Teiffonnet nous a donné . en invitant les feélions de Lyon de fe diffoudre:, même avant qu’elles commençaffent de s’établir en permanence , à l’exemple de Paris. Il ne peut nier avoir fait courir un bulletin pour ne pas revenir fur le décret du 5 , fous l’apparence d’intérêt pour la ville , qu’elle fe ferait craindre. 11 faut ajouter que M. de Craffort m’à dit fouvent : Nous attendons un courrier de Londres quinousfait bien languir. (''39 ) Nous arrivons à Mulhei'm; nous rendons compte à mpqfeigncur du réfultat de notr^ voyage ,• il paraît fort- content que ”M. Vilcham arrive : mais dites à M, de CrafFort qu’il a cru devoir retenir M TcilTon- net julqu’à l’arrivée de M. Vilcham ; qu’il fallait au- |)aravant arranger l’affaire avec moi. M. de Craffort i’affure , d’après ma parole d’honneur , que j'ajournais tout ce qui m'était perfonnel ; que je facrifiais mes reffentimens au fuccès de la chofe , & que j’avais dit que je ferais content de tout ce que monfèigneur ferait J à cet égard, avec^ M. Vilcham. Il faut ne pas oublier que M» Vilcham' m’avait dit fou vent à Berne qu'il fallait tout oublier , que M, Teif- fonnet pas autant de torts \ qu^ il n’avait fuivi que fes ordres en retardant tout mouvement , & qu’on ne pouvait à cet égard faire autrement que de le fou-- tenir ^ qu’on ne pouvait t’abandonner ^ qu’il reconnaijfait la nécejjité où Von était de m’employer ; quil voyait bien que Von nV avait calomnié ,* qu’on ne pouvait fe difpenfer de rendre jujlice-y & à la pureté de mes prin^ cipes'y & à la fagejfe de mes démarches , & cependant on a toujours agi comme fi j’avais eu des torts , & on a continué de fuivre les infpirations d’une cabale , d’un parti conftitutionnel bien confiant, bien avéré, & dont les preuves font entre les mains de monfei- gneur. Ils difent qu’à Lyon on me craint , on ne me veut , on préfère M. Teiffonnet ; c’eft affez clair; & fans noircir perfonne , on ne peut qu’être fingulière- ment furpris que M. Teifibnnet à foutenir des ( <4 ^ ) t gens qui ont manqué, i?. à leur devoir de prêtre,^ par leur foumiflion aux lois civiles du clergé; 2®, qui n’ont jamais voulu conftamment rien faire en faveur du roi, & qui ont voulu Pabolirion des- privilèges de la nobleffe, de tous, droits feigneurîaux ; & qui ont fervi toujours le parti qui ne voulait point de contre^» révolution brufque,. la feule qui puifle amener. l’ancien ordre de chofes. \ Mais je reviens au moment de notre arrivée avec' M. de Craffort ; il trouve fon valet>-de.-chambre de retour de Londres , qui lui apporte dea^ dépêches de cette époque. Il me dit : je doute qu^on foir a temps pour un mouvement ; je le regardx comme impojjible. Il va che^ Monfeigneur , & me dit, au retour : il faut empêcher M'. le chevalier Duteil de. partir. Juf- qu’à ce que M. Vilcham arrive, on ne peut rien dé- cider. Je vais lui envoyer un de mes gens tout de fuite. J’ài beau lui faire mes obfervations furies maux dii retard' que l’oil met au mouvement , je lui dis que je vais tâcher de faire revenir monleigneur de cette détermination. Il me répond de ne pas y aller , quil y a trop de monde» Vécus à fon altelJe , je lui fais toutes les obfervations que l’intérêt de la chofe me paraît exiger ; mais m’étant apperçu fort bien que c’était M. de Craffort qui avait changé les réfolutions premières , je fentis que fi je le faifais, fans en faire part , il le trouverait mauvais : je me détermine à lui dire que j’écris, à monfeigneur pour le faire re- venir /' (40 ' venir & lui faire fentir que trois à quatre jours de plus ou de moins peuvent changer la face des affaires. M.. de Craffoft vient .de toutes fortes de couleurs , & rue'dit, mais en feu : Dire de vive voix ou écrire , c^efl indifférent'^ dès que vous voudreq aller d^une feçon contraire à ce qu^on veut , rien ne peut aller ; vous êtes le maître cependant d^écrire , & monfei gneur de décider comme il lui plaira ,* quant a moi t envoie toujours mon courrier , mon parti ejl pnjs» Ma fur- prife fut grande, cela va fans dire, j’eus des doutes, je l’avoue : mais ma crainte de brouiller les cartes, & d’empêcher d’arriver au vrai but , m’empêcha d’en- voyer ma lettre à monfeigneur. Je me bornai à dire à M. de Çraffort , que j’efpérais qu’il me tiendrait compte de ma déférence bien aveugle à ce qui pouvait lui plaire. Le remords me prit cependant le lendemain, & dans une entrevue que j^eus l’honneur d^lavoir avec mon- feigneur, je crus devoir lui dire le fait. Dès cette "époque M^^-de Çraffort décide fon départ pour du‘ côté ‘ de- Francfort ; il fait femblant de cha- grin. M. Vilcham- n’atriv^ pas ; un jour, deux jours , trois jours fe paffent ; M. de Vilcham n’arrive que le quatrième. M. de Çraffort eft preffé de l’attendre; il me dit fou-vent : C'’e.Jl égal y que je fois , ou non , h V arrivée de M. de T^ilckamy je ne ' peux rien dans la délibération qui fera prife ; je fuis fur de la détermi- "nation de M* Vilcham^ c'efl V affaire de deux htures^ F ( 4^ ) & ’ il fait femblanü J pour faire fa cour à morifeignéuT,' de différer fon voyage : il envoie des'chevaux dé relais', pour finger là néceffité où il était de faire diligence'i' M. de Vilcham arrive , & avec lui ^ â deux jours près,^ la nouvelle à jamais fâcheufe, que la convention a eu le deflùs fur les feélions de Paris. J’ign'ore le réfultat des délibérations ; nous le fautons un jour, mais je ne puis , en attendant^ que m’allarmer fur les fuites ; rien ne meprouve l’envie d’arriver au but tant déliré; faffe' le ciel que je me trompe. ’ ‘ Qu’il me foit permis de noter pour la poftérîté , que dans cette époque , à jamais unique pour opérer la con- tre-révolution en France, je veux parler de ce mépris indicible où était tombéé la Convention ; de cette hor- reur qu’elle infpirait à, tous les partis; de cette époque où elle avait été forcée , par une fuite des évènemens de donner une nouvelle conftitution auîfîi monftrueufe que celle de 1793, qu’elle blâmait ; de cette époque où l’opinion pour un roi ne pouvait devenir plus favorable; de cette, époque où tous les partis , lors de Fanarchie, voulaient une fin ;.de cette époque où les armées , à l’exception dés officiers, ne refpiraient plus qii’après le retour des chofes ; de cette époque où le diferédit des affignats était à fon comble : je veux noter , dis-je , pour la pofférité , qu’à cette époque , fid’on eût voulu bien décidément le falut de la France, il fallait feule- ment , dans toutes fes parties, prononcer les efprits félon leur vœUj& bien loin de les contrarier, de les raufelef,les abandonner à leur propre penchant ; je ( 43 ) veux noter que le peuple voulait un roi généralement par-toutj que la Bannièreblanche eût été déployée, tout s’y rangeait pour obtenir la religion & le trône. Per- fonne ne pourra le nier; la France vCntière garantira un jour ce que j’avance : mais ce que je dois noter principalement pour mettre en garde les rois, c’eft dans cette époque unique où impunément par toute la France on pouvait lever le mafque : tous les agens des princes français ont été , à quelques exceptions près , tous dioifis dans le parti conftitùtionnel Qu’on fcrute la conduite de tous , depuis le copimencement de la révolution , & qu’on me le nie fi oq le peut. Je ne dis rien de Vimmenjîté d'^ûgens que P ^An- gleterre & fes^miniftres 3 fous prétexte de rétablir la monarchie françaife ^ ont employés ; ils font con- nus , les uns dans leur province ^ qiPon les juge ; on a beau dire ^ ils [ont revenus, ils avaient leur tort , comme m^a dit .M, Vilcham , 'Crafort , au-.fujet de M, Mounier , de M, Mallet du Fan , de M, Flafche- I^ouden , d'^Antraiguea, & tout ce que je pourrais ré- pondre , c’eft que je préférerais fans ceffe des gens qui auraient été toujours purs dans leurs principes & qui n’auraient jamais varié. Notez que M. de Craffbr.t me dît, en partant de Berne: je vous demande une grâce, ne parlez ja- mais à monfeigneur que vous n’ayez vu MM. Mou» nier de Mallet du Pan chez M. Yilcham, ni que ce- lui-ci ait dîné chez M. Mounier; monfeigneui croi- F 3, U 44 ) irait tout de: fuite* Vilcham coflftitutionncl, & oti ne pourrait faire le bien. Arrêté le ïo oéiobre 179^. ■ : - Continuation. On délibère long-temps /i Ton re- tiendra M. TeilTorinet , ou fi bn le fera partir r M, D avarci & Vilcham font enrifager à motTfeigneur que les ordres du roi ne font pas retirés pour M. Teîlïbnnet , & qu’ils le font pour moi, & on fait partir M, TeifTonaet, J’avais lailîé deux jours d’in- tervalle fans voir monfeigneur , crainte d’indiferé- tion ; j’y vais le troifième , & monfeigneur me dit d’aller voir M. Davarci , & de tout lui faire voir: je fuis fes intentions ; mais M, Davarci me donne mille prétextes pour ne pouvoir s’édifier & fe bor- ne à m’offrir de faire paffer mon mémoire à fa ma- jefté. Je lui réponds que je préfère de le porter moi- même ; je l’affure que ce n’eft pas de moi dont je venais l’occuper ; que ce font des intérêts de fa ma- jefté , & de la caufe , que je défendais : il me de- mande fi monfeigneur veut revenir fur ce qui s’eft paffé. On n'en finirait jamais. Ainfi , &c. , &c. Pour copie conforrne à la minute faifant partie des pièces à tranfmettre au diredeur du jury d’ac- (45 ) ' .ciifation de Be^une , département de la Côte-d'Or. . • \^^‘^l,e'.mlniflredclafoliccgéncrale, ^ ‘ • Signé Miîrlin, -J* ‘ ’ H » ^ "Pour copie conforme , y ^ ^ Èe fecrétaire^géné! al , Signé Laga.rdi. : ! /" ) I- L'.'U / r N*. 5. COTIS d*une lettre trouvée parmi ^les papiers de réx~marqms de Béji^nan. Idadrejfe eflainji con- çue : An ^Gitoyen Raphaël ^ Antonio Fidcli , négoçiafit, rm Saint-Rémy , à Lyon. La lettre eft écrite en encre ordinaire & en en- cre myftérieufe. ■■ Encre myftéfieufe. Voici ce qu’on lit en encre ' ' noire. J’ai reçu ce matin la lettre de ColTé , en ré- VelTux, le 21 août ( v. ft. ) ponfe à celle que vous m’adrelîâres ; mais , en Il y a long-temps que in'env^oyânt fa réponfe & je n’ai reçu de vos nou- cèlle de fon "maître-, il velles , cher citoyen ,* que m’a marqué de vous l’en- faites-vous? que devenez- voyer promptement f mais vous? Quant à moi, je I ( 46 ) cependant , fans me fer- vir de la voie coiiteufe que vous m’avez indiquée : . alors j’ai délibéré avec moi- même, & j’ai cru, d’a- près la confiance que vous m'avez témoignée , pou- voir ouvrir deux lettres ^ & vous les tranfcrire à l’encre myftérieufe , pour ne point courir de rifque. Voici Ce que (^ofTé vous écrit d’abord ; j’abrège les complimens. J’ai mis fous les yeux du roi les lettres & pa- quets que vous m’avez adreffés : il a chargé M. le baron de Stachflanden de vous faire favoir fes in- tentions, &c. &c &c. Je penfe qu’il e0 abfo- lument néceffaire de mo- dérer votre zèle , &c. Je vous prie d’adreffer doré- navant à M. le baron de StachHanden ce dont vous jugerez que fa majeflé doi- ve être inftruite. Je vous ferai fous peu de jours à la foire de Senfac , & j'ai bçfoin d’y faire de bonnes affaires ; car ma femme vient de me faire encore une fille , qui fe porte bien ainfî que la mère. Celle-ci vous dit un mil- lion de chofes. J’ai fait tout ce que vous vouliez pour la commiffion du marafquin de Venife, & je n’ai pu la remplir, parce que le prix en eft trop haut, & cela vous reviendrait à des prix fous: vous ne trouveriez pas. à le placer. Rendez-moi le fervice de faire lire ma lettre à la bonne dame à qui vous remîtes les 48 liv. que je vous avais données. Elle fe plaint que je ne lui don- ne pas des nouvelles de ma femme. Je fuis bien aife qu’elle apprenne de moi fon heureux accou- chement , que je n’ai pas I / ( 47 ) renouvelle les aflurances ^ &c. &c. Tourne:^ , S, V. P. Le 10 août 179^. M, le comte de ColTé , monfieur, a mis fous les yeux du roi votre corref- porîdance avec lui & avec monfeigneur Parchevêque d’Embrun, Sa majefté rend juftice à votre zèle ; mais il trouve qu’il vous a me- né trop loin , & que vous vous êtes trompé fur la force de vos moyens ; au- tant il eft à délirer. que l’opinion change , autant il eft à craindre d’expofer particulièrement les gens qui penfent bien , avant qu’ils piiiftent être fecdu- rus. Bornez-vous donc', monfieur , à répandre les fentimens dont vous êtes animé, & n’allez pas au- delà ; car l’intention du roi n’eft pas de vous y le temps de lui écrire , & 'vous lui recommanderez de vous faire palier au citoyen Tempet , loifqu’il viendra- en ville. Je fuié bien fincèremcnt votre ami, Lépine. Je vous confeille d’a- cheter beaucoup de taffe- tas Floreoce , d’Avignon, & mi-Florence verd , l’ar- ticle qui manque le plus , & fur-lequel on peut bé- néficier davantage. Les rubans font fi communs'’^ qu’on les donnne pour rien. ' ( 48 ) ' autorifer. J’ai Uhonneur ; d’être, avec un très-par» faîtattachement,monfîeur, ,, . : votre très-humble & très- obéilTant fervitcur, le ba- . _ ron DE Stachslanden ; & " au bas , M. le marquis de l^otre nom tout au long, ' Cette lettre ne vous fera pas plaifir: mais je penfe que vous ne me dé- fapproLiverez pas d’avoir fait ce que j’ai fait ^ fi vous le voulez, je vous enverrai l’original de la lettre; par prudence , j’ai cru devoir la garder. Beau- coup de lettres ont été ar- rêtées ; je vous invite même à brûler celle-ci. Ne m'écrivez ici que fous le nom d’Ifaac Gardiner , marchand. Je fuis tout à vous très-parfaitement, & délire pouvoir vous être utile. Il faut tout attendre de la providence , & rien des hommes. V otre * ( 49 ) ' ■ Votre amid^Ancône de- vait être abfent pour quel- ques Itmaines j cela aura retardé que vous eufliez de fes nouvelles. Je vous prie de m’accufer la ré- ception de cette lettre. Pour copie conforme à Porigînal faifant partie des pièces à tranfmettrc au direéleur du jury d'accufa* tion de Beaune , département de la Côte-d’Or : Le minijlre de la police générale , Signé Mirlin, Pour copie conforme : Le fecrét aire- général du Uirecloire exécutif. Signé Lagardb. s Lettre Icrite àê Laufanne , le ly oBehre T795 , A M* le Marquis de MonteJJon , à Manheim» Monsieur, Ce que j’avais tant appréhendé m’arrive donc ; tant il eft vrai qu’il ne faut rien attendre des hom» ( 5° ) mes fans bonne-foi Vous vous rappelez fans doute toutes Iæs fcènes q^ue l’on a jouées avec moi à Mul- heim ; mais permettez que je v&uy* les retrace en partie. , Après avoir varié, comme vous favez , dix fois dans ces dédiions , M. Vikham dit enfin à mon- feigneur que tout était arrangé ; que puifque je coti- fentais à fervir fous les ordres de M.M., de Précy & de Chavanne ^ on pouvait ^ fans inconvénient , ndac-- corder la permifion de lever des troupes ^ Scc, Mon- feigneur lai-même me dit, lorfque je lui demandai quelques preuves de la continuation de fon eftime, qu^ti arrangerait tout cela avec M, V^ikham , foit en écrivant h M., Imbert y foit différemment» Voyant dès-lors qu’il fallait abfolument palTer par la filière de M. Vikham , je pris le parti de lui écrire la lettre dont j’eus l’honneur de vous faire part, & qui parut faire un grand effet; car, dès qu’il me vit, il me dit que ce que je demandais était fort rai- fonnable , quHl me promettait de faire fgner par mon^ feigneur la commiffîon dans Les termes que j^ avais écrit Les voici y Çfc, &c» Engagé de retourner à Mulheim , fous le prétexte de lui donner le 'temps de préparer Us efprits a me recevoir a Lyon , de jour en jour il me renvoie â la veille de mon départ fixé , tout en me jurant qu'il n oubliera pas mo/i ; mais l’indifpofition de mon- feigneur arrive , & lui feit d’exeufe légitime pour me dire quil ne partira pas fans me V apporter a Lau- (50 faune , que je' puis me mettre en route & Py cttetf dre. \ Eh bien ! il arrive à Laufanne en manquant à tous fesi engagemens...... Je vais le voir, & il me dit: je fuis déj'olé y M, le marquis , de ne vous apporter ce que je vous avais promis ,* mais le prince était fi mal , que je n^ai pu lui parler d"* affaires encore plus ejjen^ tielles que la votre ; je vous promets de lui écrire par le plus prochain courrier. Attende:^ la réponfe m AfFedlé tout à la fois, & de la fâcheufe nouvelle qu’il me donnait à l¥gard de monfeigneur , qui pou- vait être vraie, & de ma cruelle pofition exige un prompt retour en France pour y faire de nouveaux fends , je lui obfervai que je pouvais toujours ,"avec la lettre qu’il m’avait promife pour M. Imbert , me rendre à Lyon , y faire mes affaires , & tirer peut- être des liommes de la faim , ma famille que ^ j"^ avais laiffée à Paris fans reffources ; il me dit alors qu'ait venait d’apprendre que M, Imbert avait été obligé de quitter Lyon, & de fe cacher , que la terreur y avait repris , 6’c ; quil me confeillait d’attendre des nou^ •velles ultérieures ; que dans peu de jours il devait en recevoir, - Me voilà donc fans million mes maîtres, fans témoignage de leur effime & de leur fans efpoir d’être rembourfé de mes derniers frais...,, fans reffource dans l’étranger , charge d’un ami , dans un pays où les auberges font d’une cheit^’ exj ceffive. . ' G i O ( 51 ) Vous m’ave25 témoigné tant de bonté , M. le mar^ quis, que je n’ai point cru indifcret de vous racon- ter toutes mes peines; elles font grandes, je vous aifure, & uniquement parce que M. Vikhani s’eft ap. perçu de toute la faiblelTe de monfeignenr Pour- raf-je là-deffus me tromper , quand le miniftre anglais lui-même a ofé me le dire tout en vantant fes' hau- tes qualités. Je ne dirai point ce que monfeigneur aurait dû faire, quand il a vu qu’on voulait facri- fier un des plus zélés & des plus fidèles défenfeurs du roi Mais un grand prince comme lui, dont la conduite fera dans tous les temps digne d’éloges, & de fervir de modèle à tous les autres princes t aurait pu empêcher la plus noire des injuftices , & de compromettre peut-être les intérêts du roi en dé- firant les conferver Je prends la liberté d’écrire à monfeigneur, & lui raconter à peu près, comme à vous, ma poiition vis à-vis M. Vikham ; mais fon alteffe peut être en- core indifpofée , & n’avoir pas la force de lire ma lettre: faites-lui donc part de la vôtre , je vous prie, & engagez-le de confoier un gentilhomme défolé par une cabale infernale qui creufe 1^ «-«lue de tous M. Vikham tien^**» *''” Parole , & demandéra-t-il ^ ...^«^igneur qu’il figne la commifiion que je ré- clame , qui attelle d’abord la continuation de la con- fiance de mes maîtres à laquelle je tiens , & qu’on ne peut me refufer , & qui enlève enfin à l’avenir tout fujet de conteflatlon , puifque mon affaire fera .•«1^ ( 59 ) claire, mes pouvoirs bornés , mais précis, &c.....? Sa parole d’honneur y eft engagée : mais s’il en efl; peu jaloux, comme il le paraît, je faurai m’en ven- ger de plus d’une manière ; il aura poulTé ma pa- tience à, bout, & ma conduite dût-elle être gourmam dée , elle n’aura, je le fais d’avance, d’autre règle que la pafîion dont je ferai atteint....... & l’impref- fion à laquelle je. foumettrai mon journal de Mul- heim f de Berne & de Laufanne , en dévoilant à l’Eu- rope entière un homme public, indigne de la con- fiance de fon maître, fera fans doute le plus minime trait de ma vengeance. ^ Je vous demande un million d’excufes fi je me lailfe déjà emporter; bien d’autres peut-être fe cônfole- raient de tout, & préféreraient une vie tranquille & ignorée , d’après des idées philofophiques que le com- merce des hommes 4oit nécefiairement entraîner: mais ma pofition politique, M. le marquis , n’eft point celle de tout le monde , comme j’ai eu l’honneur de vous le dire, par penchant, par caradère , par prin- cipe ; j’ai fervi.à outrance la caufe du roi fans nul d’ambition ; mais à préfent j’y mets de l’en-^ têtement oc ^ quand on en eft là , on furmonte tous les obftacies , -«v fuccombe tout- à'fait...*. Non , ja'mais Béfîgnan ne verra fait à la fociété , fans s’y oppofer de toute fa for- ce ; il n’approuvera jamais l’efpérance de faire le bien fans y- être pour quelque chofe jufqu’au retouj de l’ordre ; ce n’eft qu’à cette époque qu’il fe re- ( 54 ) pofera^ & pour lors, loin de l’intrigiio & des paf- fions , il ne cherchera qu’à goûter les douceurs d’une vie privée. Mais je ne m’apperçois pas que je fuis déjà beau- coup trop long J & que je ne me fuis pas encore réfumé dans ce que je délirerais que M. Vikham demande par le courrier la commilîion convenue , ou non; il me femble que monfeigneur ne peut me la refufer. Veuillez bien feulement joindre vos follici- tations aux miennes ; mais s’il y avait encore quel- ques objdacîes infurmontables que je ne faurais pré- voir, il peut à tout évènement me donner pne mil^ fion pour le Comtat & pays environnant, comme il m’avait dit un jour ; ou M. Vikham fournira de l’argent, ou non: dans le dernier cas auquel il faut s’attendre, que cela n’arrête pas monfeigneur, fans précifément avoir les moyens d’y fuppiéer ; je les chercherai avec tant de zèle^ & de foins , que peut- être parviendrai-je encore à aider efficacement la caule que nous défendon^s tous. Au furplus , engagez, je vous prie, monfeigneur à écrire deux mots à M. l'nhert , nr»”- “‘^^loncer que je viens de nr»-*— — mon polie, & qu il me _..vicr mes débourfés ; quoique M. Vikham dife quiL ne foit pas a Lyon , ]e /aurai bien let'rauver. Enfin, plutôt que de manquer à fes engagemens, & d’être fans reifource , mo ifeigneur peu', me donner un or- dre pour xVL. Teijfo’inu , afin qu’il me paye les ( îî ) / livres que j’ai avancées pour la caufe du roi ; je ne le crains pas plus que je ne l’aime ; & il aura beau fe cacher , je le trouverai. Je rougis d’être forcé à en venir à de pareilles extrémités ; mais d’autres devraient bien davantage rougir de m’y avoir amené. Ma lettre vous parviendra fûrement jeudi au foir ou vendredi au matin. Si vous trouvez monfeigneur difpofé , & qu’il veuille bien entrer dans ma poîîtion, prelTé de fortir d’ici , vous pourriez encore m’expé- dier, par le courrier dufamedi,le dernier ordre de fon altelîe à mon adrelTe , pofte reftanre , à Lauzanne, & non à M. Vikham ; car ce ferait encore les expofer. Je compte elTcntielIement , monlieur le marquis , fur vos_bontés êr votre exceflive complaifance à écou- ter toutes mes longues doléances ; mais comptez aufli fur toute l’étendue de ma reConnailfance , & fur les fentimens de toute eftime , de refpeél & d’attache- ment que vous avez fi bien fu m’infpirer , & avec lefquels j’ai l’honneur d’être , &c. Pour copie conforme à la minute faifant partie des pièces à tranfmettre au direéleur du jury de Beaune, département de la Côte-d’Or .* * Signé Lagarde. Enregiftré au Département du Calvados le 29 Frue- tidor , 5®. année Républicaine. GIM A T , fecrêtaire en chef. A Caen, de PIraprimeric Nationale chezG. ILROY